LIBÉRER VOTRE ENFANT INTÉRIEUR

Adulte, nous continuons d'avoir un enfant qui vit en nous dans le présent. C'est la partie sensible et en même temps créative de notre intériorité. Mais c'est aussi une partie qui peut être blessée. Cet enfant qui continue de vivre en nous quelque soit notre âge est désigné par le terme “Enfant Intérieur”.

Il y a un enfant qui pleure dans le cœur de chaque adulte. Cet enfant est la mémoire de tout ce qui nous a blessés et qui n’a pas pu être exprimé.

Qui n’a jamais réagi de façon démesurée à un petit évènement ? Qui n’a jamais réagi de façon disproportionnée à une parole ? Ce sont parfois des pleurs, parfois des rages, parfois des cris. Et ces pleurs, ces rages, ces cris, ne sont pas le fait d’un adulte équilibré et fort qui, par ailleurs, peut mener une vie active et responsable, mais de l’enfant intérieur blessé qui continue de vivre en lui. Cet enfant blessé n’a en général pas eu l’attention, l'affection et la sécurité dont il avait besoin et, devenu adulte, il continue à les réclamer dans différents contextes relationnels (personnels et professionnels).

Le problème est que ces demandes sont impérieuses et demandent satisfaction immédiate. D’où des fois les cris et les grincements de dents, les sanglots et les pleurs ou alors abattement, retrait et coupure avec autrui que l'adulte se retrouve à faire involontairement.

Les souffrances intérieures graves et les traumatismes émotionnels vécus durant l'enfance peuvent des fois nous figer et nous faire “mourir” à petit feu. Il arrive même que certaines personnes soient totalement brisées.

Parfois, dans des peaux d’adultes parfois très vieux, un bébé hurle encore !

Pour la plupart d’entre nous, notre enfant blessé s’interpose dans nos relations affectives. Les problèmes viennent très souvent de l’enjeu personnel qui se trouve en dessous de la relation affective. Très souvent cet enjeu est de combler les carences et les manques de l’enfance. Ce sont des demandes inconscientes difficiles voire impossibles à satisfaire dans une relation rapprochée. Dès qu’on entre en relation de proximité, l’enfant blessé s’exprime avec force et insistance.

Et comme le dit si bien Moussa Nabati “...C’est en réalité l’enfant intérieur qui guide les pas de l’adulte. Il se conduit en ange gardien lorsque le sujet a pu vivre son enfance, aimé et sécurisé, dans la gratuité du désir. Mais il risque de se conduire en persécuteur, plaçant répétitivement l’adulte dans un contexte d’échec et de dépendance affective, s’il a été victime de maltraitance ou a dû assister en toute impuissance à la souffrance de ses parents. Ainsi, une enfance non vécue, avortée, blanche, se transforme en fantôme, hantant le sujet et l’empêchant d’être lui-même, confiant dans sa bonté et ses capacités”.

Ce “fantôme” constitue une part importante de notre psyché. C'est comme une empreinte blanche, un vide, un non vécu, ou un mal vécu qui reste actif en arrière-plan. Il reste non intégré dans une mémoire consciente. Il s’isole, s’exile dans une partie profonde de l’inconscient.
Le “fantôme” rôde, revient d’une manière récurrente dans la vie de l’adulte, resurgit en son temps sous forme de symptômes gênants, incompréhensibles pour le sujet voire obsessionnels sans lien direct avec la réalité présente et consciente qu'il vit dans l'ici et maintenant.