C'est quoi la mentalité de victime ?
Une mentalité de victime pousse la personne à penser qu'elle ne peut procéder à aucun changement dans sa vie, même si consciemment, elle sait que ces changements seront bénéfiques pour elle et son entourage.
Au fond, elle sait qu’il y a des raisons à ces blocages, mais elle se sent impuissante à les dépasser.
Une personne avec cette mentalité de victime pense souvent que la vie est injuste, que la chance ne frappe jamais à sa porte voire qu’elle n’arrivera jamais à être maitre de son destin.
La mentalité de victime est en somme une forme d’auto-destruction qui contribue à développer des pensées négatives et culpabilisantes sur soi-même et sur les autres.
C’est comme si une force surnaturelle invisible intervenait en permanence dans la vie de ces personnes pour les empêcher de prendre leur vie en main.
Et même lorsque ces personnes essayent de faire ce qu’il faut pour s’en sortir, elles ont souvent cette impression que « tout se joue contre elles » et que quoi qu'elles fassent elles vont finir par échouer ou un malheur va leur tomber sur la tête. La mentalité de victime pousse la personne à avoir cette tendance involontaire à fortement s'auto-saboter.
Pourquoi une personne "choisit'-elle de vivre avec cette mentalité de victime ?
Agir constamment en victime peut avoir des faux “avantages” pour la personne qui est dans cette mentalité :
- La personne évite constamment de prendre une quelconque responsabilité pour faire les choses pour elle et encore moins pour les autres.
- C'est la faute des autres, c'est la faute du système,...si je suis dans cette impasse. Laissez moi tranquille !
- Elle se donne le “droit” de se plaindre constamment pour, volontairement ou involontairement, recevoir de l'attention. Les proches sont en général désolés pour elle et se sentent obligés de lui donner cette attention tant recherchée.
- Ses proches la ménagent en général avec subtilité pour ne pas la contrarier. Ils se sentent des fois obligés de l'aider et de faire ce qu'elle leur demande pour ne pas culpabiliser si la personne avec la mentalité de victime lui arrive quelque chose de mal.
- Et dans un registre plus préjudiciable, il y a des personnes qui utilisent la mentalité de victime pour manipuler les autres par exemple dans un contexte de relation avec un pervers narcissique ou dans une relation de dépendance affective. Et dans ce cas l'abuseur endosse le rôle du “pauvre-moi” (une forme très négative de la mentalité de victime) pour trouver toujours des excuses et se faire pardonner par rapport à ses comportements négatifs.
Quelles sont les causes de la mentalité de victime ?
Comme la plupart des modèles comportementaux, la mentalité de victime est un comportement appris qui remonte très souvent à l'enfance.
- Etant petit, l'enfant peut apprendre involontairement à jouer la victime parce qu'il a regardé les adultes autour de lui le faire. Si ses parents, par exemple, ont toujours senti que le monde extérieur était hostile et se plaignaient toujours devant lui des personnes qui leur ont fait du tort et les gens leur donnent raison, l'enfant apprend inconsciemment que c'est une bonne stratégie pour attirer de l'attention.
- Il est possible aussi que la personne a eu une relation très jeune de co-dépendance avec l'un de ses parents. Enfant elle s'est senti responsable de leur bien-être, soit en prenant soin d'eux (mentalement ou physiquement), soit en étant amené à croire qu'elle est responsable de leur bonheur. Le lien inconscient qu'un enfant peut faire ici est que non seulement il doit 'gagner' l'amour et l'affection en s'occupant de ses parents, mais que s'il tombe malade ou devient faible les autres vont prendre soin de lui. Ces deux messages inconscients mènent très souvent à des schémas de victimisation à l'âge adulte.
- Étant enfant il est possible aussi d'apprendre à être une victime parce que c'était un mécanisme de survie. Rappelons qu'un enfant a un besoin fondamental d'attention et d'amour pour se sentir en sécurité. Et si ce n'est pas offert 'gratuitement' par ses parents ou les personnes en charge de son développement, il va essayer par tous les moyens de les recevoir. Si maintenant dans son foyer familial, la seule façon de recevoir de l'attention et de l'affection était d'être malade, être faible ou laisser arriver les mauvaises choses, l'enfant là encore va développer involontairement ce schéma de mentalité de victime. Rappelons que notre inconscient ne fait pas de différence entre le mal et le bien. La seule chose qui compte pour lui c'est de nous protéger en nourrissant entre autres nos besoins fondamentaux. Et si être malade et être faible permettaient de recevoir de l'affection et de la tendresse, il va en faire une stratégie « sécurisante » même si elle deviendra préjudiciable pour la personne sur le long terme une fois adulte.
- Beaucoup de gens qui développent une mentalité de victime ont été aussi victimes d'abus dans leur enfance. C'est souvent un trauma émotionnel (abus sexuel, harcèlement à l'école, moqueries, humiliation, abandon, maltraitance physique par les proches,...) qui provoque le déclenchement et le développement de cette mentalité de victime. L'impuissance ressentie face à ces situations traumatisantes par ces enfants peut les amener à devenir des adultes avec une faible estime de soi et qui voient le monde comme un endroit dangereux dans lequel ils se sentent perdus. Et pour eux la mentalité de victime est une stratégie inconsciente qui leur permet quelque part de se sentir en sécurité et de survivre. Chez d'autres personnes ces traumatismes émotionnels peuvent développer le mauvais profil manipulateur de la mentalité de victime comme il est très souvent bien développé chez un pervers narcissique par exemple !
Quelques signes d'une personne avec la mentalité de victime
- Une tendance excessive à se plaindre. Rappelons que ce comportement permet, inconsciemment, à la personne avec une mentalité de victime d'attirer l'attention sur elle et de gagner la sympathie des autres.
- Elle montre rarement sa colère devant les gens. Ça peut paraître paradoxal mais une personne avec une mentalité de victime réalise très vite inconsciemment que se mettre en colère devant les gens n'est pas une bonne 'stratégie' pour gagner leur sympathie et attirer leur attention qui, rappelons-le, est son focus principal inconscient pour nourrir ses besoins d'enfance . Elle passe son temps à contrôler et réprimer ses émotions pour ne pas les montrer par peur de faire fuir les gens autour d'elle. De temps en temps elle se permet de laisser sa colère surgir si elle se sent en sécurité avec certaines personnes qui la dérangent.
- Elle est cependant convaincue que les gens autour d'elle ont toujours quelque chose à lui reprocher. Ce qui lui donne l'excuse de ne jamais demander de l'aide par peur de les déranger.
- Elle s'attend à ce que les autres devinent ce qu'elle ressent ou pense. La personne avec la mentalité de victime a une tendance excessive à faire des lectures de pensées (elle interprète chaque geste des autres et essaye toujours de deviner ce que les autres pensent d'elle). Par conséquent elle attend que les autres fassent de même avec elle. Et ça peut vraiment l'irriter si une personne proche n'est pas connectée à ses besoins. Cette tendance est très courante chez une personne avec une mentalité de victime car le face-à-face ou la confrontation avec les autres la dérange beaucoup. Elle a toujours peur que l'autre, en l’affrontant, puisse réveiller en elle ses vielles blessures (Humiliation, Rejet,...).
- Dans une discussion, elle va parler beaucoup plus des autres que d'elle-même. Elle cherche constamment des preuves que les autres pensent du mal d'elle ou essayent de leur faire du tort. Quand elle va parler d'elle-même, souvent elle va commencer la phrase par « vous n'allez pas croire ce qui m'est arrivé...» et juste après les reproches sur les autres vont 'fuser'.
- Elle a aussi une tendance à trop ruminer les choses à trop les analyser. Son cerveau ne s'arrête jamais à justifier, argumenter, analyser, réanalyser,...culpabiliser. Une boucle sans fin... Et ceci la met dans un état de passivité extreme. C'est comme si elle refuse inconsciemment de se mettre en mouvement par peur que quelque chose de mal lui arrive. Elle se met dans un état d'anesthésie générale qui l'empêche d'avancer et prendre sa vie en main.
Comment surmonter alors cette mentalité de victime ?
La première des choses à faire avant d'aller plus loin dans une quelconque démarche d'accompagnement est de prendre conscience que cette mentalité de victime n'est pas une stratégie gagnante pour développer son Estime de SOI et pour pouvoir prendre sa vie en main. Il est ensuite important de s'approprier cette problématique et de bien vouloir profondément s'en libérer. Autrement dit prendre la Responsabilité de cette mentalité de victime pour la Changer.
La bonne nouvelle c'est que la mentalité de victime est une 'compétence' apprise Et qu'il est possible, moyennant un travail profond sur SOI, de la désapprendre en libérant les mauvais liens inconscients qui continuent de l'alimenter et de la supporter. Et très souvent, le travail qui réussit le mieux pour libérer cette mentalité de victime est d'aller changer les mémoires d'enfance pour stabiliser les fondements de l'Estime de SOI.
Le Coaching émotionnel permet à la personne qui décide de faire ce travail profond sur SOI de trouver le chemin le plus court pour libérer toutes les références inconscientes qui supportent et maintiennent cette mentalité de victime pour passer à une autre façon meilleure de percevoir SOI et les autres.
Le Coaching émotionnel permet de trouver des solutions aux problématiques émotionnelles en s'attaquant à la cause profonde plutôt qu'aux symptômes. Enfin il permet à la personne de, rapidement et surtout durablement, changer sa façon inconsciente de percevoir les choses et par la suite sa façon consciente de se comporter avec elle-même et avec les autres en trouvant Paix et Sécurité intérieures pour développer une bonne Estime de SOI.
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