PARLER EN PUBLIC ? … J’AIME MIEUX MOURIR !

De nos jours, savoir bien communiquer n'est plus une option, mais plutôt un pré-requis voire une compétence recherchée pour réussir dans sa vie professionnelle.

 

Vous avez sans doute entendu cette exclamation à maintes reprises et peut-être même l’avez-vous déjà utilisée. On a longtemps dit que, tout comme la mort, prendre la parole en public est l’une des plus grandes craintes existentielles.

 

D’autres études plus récentes et nuancées nous révèlent que la peur de devoir s’exprimer devant plusieurs paires d’yeux serait encore, pour bon nombre de personnes, aussi répandue que celle de l’avion ou des serpents.

 

Heureusement, cette angoisse de parler en public, nommée Glossophobie, traduite par des symptômes physiques, psychiques, d’anticipation et d’évitement, tend à diminuer voire disparaître grâce à un entrainement à l’art oratoire. 

Vous êtes peut-être du genre à vous sentir à l’aise à l'idée de parler en public. Et même vous recherchez toutes les occasions pour prendre spontanément la parole devant un groupe pour partager de la connaissance.

 

Si c’est le cas, vous faites partie des 25 % des personnes privilégiées qui prennent avec confiance et aisance la parole en public. 

Cependant, pour la majorité de la population, prendre la parole en public est davantage source de stress et d'anxiété.

 

La bonne nouvelle c’est qu’il existe aujourd'hui plusieurs techniques qui s’apprennent pour vous aider à dépasser ces blocages générateurs de Stress.

Préparer le contenu de sa présentation quelques jours ou même la veille de l'événement est très souvent source de stress intense. 

Une bonne préparation qui vous aidera à apaiser vos craintes et vos peurs se fait en trois étapes.

 

Première étape : Il est important d'établir clairement le message que vous devez passer à votre auditoire. Peu importe le type de discours ou de présentation, il y a toujours un message principal qu’on a besoin de transmettre avec clarté à son auditoire. On peine davantage à gérer son trac et son stress lorsqu'on est en terrain inconnu. 

 

La deuxième étape d'une bonne préparation est de bien connaître son auditoire. Bien connaître le type de personnes qui seront présents est primordial pour réussir à les convaincre.

 

Idéalement tentez de savoir quels sont leurs défis ou leurs préoccupations. Plus vous connaîtrez de détails sur les gens à qui vous présenterez, moins vous serez inquiets.

 

Par exemple, si vous participez à une conférence où plusieurs conférenciers seront présents, informez-vous des différents sujets qui seront traités et vérifiez quels types de participants seront présents.

 

Cela vous permettra d'adapter votre discours aux besoins des participants tout en ayant une idée de ce qu'ils ont entendu avant vous ou entendront après vous.

 

La troisième étape d'une bonne préparation pour réduire votre trac est de savoir combien de contenu votre public peut intégrer. 

 

En tant que conférencier, formateur ou expert, il arrive trop souvent que notre passion prenne le dessus. On croit que tout est important, il devient alors difficile de choisir quels éléments présenter.

 

Il est en effet préférable d'avoir moins de contenu mais de meilleure qualité pour garder l’Attention de son auditoire tout au long de la prise de parole en public. Choisissez uniquement les éléments importants qui appuient votre message et qui lui donnent de la consistance.

 

Rappelez-vous que la grande majorité des personnes vivent ce degré d’anxiété orale. Mieux vous serez préparés et aurez répété le plus naturellement possible votre présentation Et plus cette énergie d’anxiété orale sera mieux canalisée.

 

Le public est plus réceptif à une présentation libre et chaleureuse qu’à un exposé trop parfait et manquant de spontanéité.

Pour arriver à prévenir ou à maîtriser cette appréhension oratoire, il est important d’identifier et modifier ses pensées communément appelées le “discours intérieur”. 

 

Il est fondamental de transformer les pensées négatives en pensées plus réalistes et positives.

 

Conditionnez-vous, tentez de changer les facteurs perturbants en action régénératrice afin de relever des défis, de trouver des stimulus personnels et professionnels.

 

Surveillez aussi votre activité mentale et votre dialogue intérieur. Quand vous vous surprenez à entretenir un dialogue intérieur dévalorisant, immédiatement changez-le !

Je vous propose ici quelques injonctions valorisantes pour libérer les ressources d'une expression orale aisée (ce ne sont que des exemples et vous pouvez en créer d'autres à l'infini) :

• "Mon expression orale est chaque jour plus libre et plus fluide"
• "Je sais parler avec clarté en toutes circonstances"
• "Je me sens de mieux en mieux à l'aise quand je parle en public"
• "J'aime de plus en plus parler et m'exprimer en public"
• "Chacune de mes paroles en public sont prononcées nettement et avec conviction"
• "Je m'exprime toujours d'une voix ferme, claire et naturelle"
• "Quand je parle en public, je me sens fort, je me sens enthousiaste, je ressens un sentiment de puissance”

Évaluez également le véritable enjeu de votre intervention, relativisez-le et dédramatisez, s’il y a lieu. Au moment de la prise de parole, votre état d'esprit est influencé par ce que représente pour vous l’enjeu de cette communication. 

 

En gardant à l’esprit que le public est un ami et non un ennemi, qu’il s’est déplacé pour venir vous écouter, votre système nerveux autonome, qui vous alerte en tout temps d’un “danger” imminent, sera beaucoup moins sollicité au moment de votre intervention. 

 

Avec ce mindset positif, vous éprouverez un sentiment valorisant, celui de partager vos propos intelligents avec des gens intéressants et vous performerez, rien de moins. 

 

Et s’il y a une chose à oublier lors d’une prise de parole en public, c’est bien vous-même. Oubliez-vous et entraînez-vous à focaliser votre attention et votre énergie principalement sur votre auditoire et le message que vous voulez lui transmettre.

Lorsque vous vous préparez à une prise de parole en public qui vous angoisse, pensez aux raisons qui vous motivent véritablement pour agir. 

 

Ce qui permet à un conférencier de dépasser sa peur du public, ce n'est pas moins sa capacité de contrôle émotionnel que de sa MOTIVATION à vouloir faire passer un message.

 

En pensant aux AVANTAGES, au Pour quoi que peut représenter pour vous votre intervention en public, immédiatement, votre degré d'enthousiasme augmente et vous vous sentez plus fort et courageux.

La maîtrise du souffle permet de contrôler l’intellect, car l’esprit et le corps interagissent mutuellement. Le rythme respiratoire varie en fonction des situations. Par exemple, un enseignant qui s’apprête à donner son premier cours n’a pas le même rythme respiratoire que lorsqu’il rejoint des amis pour se détendre. 

 

Il a été démontré que dans une situation de stress, particulièrement lors d’un événement inhabituel comportant un enjeu, la fréquence respiratoire augmente, et la ventilation devient plus rapide et superficielle. Ce qui a pour conséquence d’aggraver les symptômes anxieux.

 

Lisez un texte à haute voix en prenant le temps de respirer avant chaque phrase, qu’elles soient brèves ou plus longues, puis lisez-les d’un seul souffle.

 

Surveillez votre expiration lors de la lecture. N’allez pas au bout de votre souffle. Si vous éprouvez des étourdissements en pratiquant ces exercices, sachez que ces réactions sont normales lorsque l’on n’a pas l’habitude d’entraîner sa respiration. 

 

La technique qui suit est simple et elle donne d’excellents résultats. Elle peut être utilisée quelques heures ou quelques minutes avant de prendre la parole et s’effectue sans effort :

• Fermez les yeux afin de mieux vous concentrer
• Décontractez le haut du corps en laissant tomber mollement la tête
• Expirez lentement.
• Inspirez profondément par le nez en gonflant le ventre, sans hausser les épaules
• Et expirez à fond par la bouche

Prendre une trop grande inspiration avant de parler peut laisser percevoir un certain stress. Une fois cette masse d’air emmagasinée dans les poumons, la personne qui parle a tendance à retenir sa respiration et à utiliser un débit trop rapide. 

 

Une telle habitude la prive d’une quantité d’air suffisante pour lui permettre de s’exprimer avec fluidité. Elle perd rapidement le fil de son discours et sent l’anxiété l’envahir. 

 

Pour la circulation de l’air, on peut respirer par le nez ou par la bouche, voire les deux. Important de favoriser la respiration nasale au maximum.

 

Même si respirer est un automatisme, la difficulté à inspirer et à expirer de manière naturelle pendant une réunion importante, devant un public, un micro ou une caméra, se traduit souvent par un stress difficile à gérer. 

 

Par conséquent, ne prenez pas de réserve d’air inutile, mais juste expirez calmement tout au long de la phrase. Vous parviendrez à entretenir cette respiration pendant toute la durée de vos propos en ralentissant le débit et en introduisant des silences entre les phrases. 

 

Important de faire aussi des pauses fréquentes et de varier leur durée afin de donner du rythme à vos propos.

 

L’utilisation de phrases courtes permet également d’inspirer plus facilement et plus naturellement. Les phrases trop longues risquent de vous priver d’oxygène et de priver votre auditoire de la parfaite compréhension de vos propos.

Projetez-vous au jour « J » et placez-vous dans la situation du gagnant. Il n’est rien de plus stimulant et formateur que de vous imaginer en train de présenter une communication réussie. 

 

Fermez les yeux et visualisez progressivement et positivement chacune des étapes, de votre arrivée sur scène à celle des applaudissements de l’auditoire.

 

Dans votre tête, regardez-vous faire la présentation, comme un film. Imaginez le succès. Faites-le une fois très vite, juste pour vous imaginer en train de faire un bon discours. 

 

Ensuite, entrez dans les détails. Dans ce film de prise de parole qui passe dans votre tête, écoutez-vous réciter le discours mot pour mot. Voyez-vous regarder le public dans les yeux, regardez leurs réactions positives. 

 

Voyez vos signes non verbaux. Notez vos points clés, ce sur quoi vous voulez vraiment mettre l’accent. Voyez l’estrade, l’écran et votre éventuel podium. 

 

Imaginez le succès, voyez-vous dire ce que vous avez à dire. Voyez les affirmations positives et les regards de compréhension du public, voyez les gens sourire et appréciez vos messages. 

 

Imaginez les commentaires et les questions hautement probables, puis voyez-vous répondre efficacement et sans peine.

Ce processus, maintes fois mis à l’épreuve par des orateurs et des sportifs de haut niveau, conditionne votre réussite en prise de parole en public. 

 

Et comme le cerveau ne fait pas la différence entre la réalité et l’imagination, vous avez plus de chance de développer une image positive de vous-même en faisant appel à cette imagerie mentale positive. 

 

Cela conditionne votre cerveau pour développer votre confiance en soi et atténuer l’anxiété d’auditoire lors de vos futures prises de parole en public.

 

Sous hypnose, cette technique de visualisation positive donne de meilleurs résultats. L’état modifié de conscience aide la personne à intégrer, au niveau inconscient, les changements de perception positive par rapport à l’idée de parler en public.

Communiquer, c’est aussi Agir. Ce constat constitue une réalité cruciale pour quiconque se prépare à parler en public. Agir, en ayant la permission d’échouer, à condition d’avoir fait tout ce que vous vous êtes promis de faire.

 

Oser vous exposer, ressentir une anxiété d’auditoire modérée et vous laisser examiner par le public. C’est bien souvent par le regard sur nous-mêmes que nous sommes effrayés. 

 

Pour tout communicateur, prendre la parole en public relève d’un véritable entraînement quotidien. Il est important de saisir toutes les opportunités qui s’offrent à vous de le faire.

 

C’est en sortant de votre zone de confort que vous pourrez acquérir de l’expérience et développer votre plaisir à intervenir devant quelques paires d’yeux, et même un plus vaste auditoire