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COMMENT VAINCRE LA PHOBIE SOCIALE ?

C'est à chaque fois la même chose. Dès qu'il lui faut prendre la parole en public, Amine tremble, ne sait plus ce qu'il doit dire, et n'a plus qu'une envie : partir le plus loin possible. Il ne supporte pas de se retrouver au centre de l'attention. Il est mal à l'aise en croisant le regard d'inconnus. Il évite tout contact, craint de rougir dès qu'il prend la parole. Dans son milieu professionnel, il n'a jamais espéré qu'un poste subalterne, de par son incapacité à communiquer, à aller au-devant des autres.

 

Amine fait partie des "sociophobes", ces angoissés des réunions et des rencontres, tellement paniqués à l'idée de parler à un inconnu qu'ils finissent souvent par évoluer vers un état dépressif. Ces grands "timides" souffrent en silence : ils sont paralysés par la peur de l'autre et l'image d'eux-mêmes qu'ils donneront à autrui. Alors, ils regardent, de loin, les autres se marier, gravir les échelons de l'entreprise, et s'amuser dans les soirées ou clubs de sport.

 

On parle de phobie sociale lorsque la personne redoute d'être confrontée au regard d'autrui : elle est anxieuse avant toute confrontation, très angoissée pendant l'échange, au point de perdre ses moyens et de ressentir parfois une panique extrême. Elle se sent honteuse ou humiliée lorsque la confrontation est enfin terminée. Ce scénario peut se répéter tous les jours, voire plusieurs fois par jour, car il ne concerne pas uniquement des événements exceptionnels.

Une perception de l'autre très handicapante

Les sociophobes redoutent toute rencontre, tout échange avec un voisin, un commerçant ou un collègue. Prendre la parole dans une réunion ou face à un public est bien sûr la situation la plus redoutée, mais certaines personnes vivent un peu de la même façon le fait de discuter avec un unique interlocuteur, ou encore d'être observées lorsqu'elles écrivent, mangent, boivent ou marchent dans la rue.

 

Pour pouvoir vous représenter ce que ressent alors la personne anxieuse, souvenez-vous des cauchemars où vous vous apercevez soudain que vous êtes en pyjama (ou pire) dans le métro ou dans un grand magasin. Plus réaliste, essayez de vous promener dans la rue avec deux chaussures de couleurs différentes, la braguette ouverte ou encore en tirant une banane au bout d'une laisse.

 

Les personnes que je reçois au cabinet ont l'impression d'être au centre de l'attention de tous (même s'ils reconnaissent après coup que ce n'est pas vraiment le cas), et quasiment d'être nus face aux autres.

 

Dans toutes les situations, le sociophobe se sent jugé négativement par autrui, et ces jugements négatifs reflètent la vision qu'il a de lui-même. Cette auto-dévaluation peut être focalisée sur une infériorité générale (« Je n'ai aucune culture, ça va forcément se voir », « Je ne suis pas à sa hauteur », « Je vais avoir l'air stupide », etc.), ou aussi sur la peur de se révéler, et surtout de révéler son émotivité.

 

C'est pour cela que les symptômes les plus redoutés sont aussi les plus visibles : peur obsédante de rougir (éreutophobie), avec l'idée fausse que rougir signifie faiblesse et donc perte de crédibilité, peur de trembler devant les autres, de transpirer, de bafouiller, de vomir,...

 

Plus la peur est forte et la focalisation excessive sur ces signes, plus les symptômes se développent et moins bien la personne communique. Il est en effet difficile de faire attention à l'autre lorsque l'on est focalisé sur ses propres sensations et envahi par la panique. Chaque nouvelle expérience désagréable renforce le sentiment d'incapacité et la peur, contrairement à ce qui se passe dans les cas simples, où l'habitude finit par venir à bout des appréhensions initiales.

Peur de...soi-même

Comme dans toutes les phobies, l'évitement des situations redoutées augmente la crainte de s'y trouver confronté, enclenchant un cercle vicieux dont le phobique ne sort que très difficilement. Il est impossible, ou presque, d'éviter toutes les situations sociales, mais les sociophobes s'arrangent pour fuir les réunions ou les soirées, choisissant des métiers où les contacts sont limités, et s'inventent des prétextes pour ne s'inscrire à aucune activité ou association. Et quand ils doivent malgré tout se trouver avec d'autres, ils ne leur adressent pas la parole et ne les regardent pas dans les yeux.

 

On pense souvent d'eux qu'ils sont froids, bizarres, hautains, alors qu'en fait ils aimeraient avoir des amis et vivre comme tout le monde. Car il faut rappeler que les sociophobes ne sont pas des misanthropes ou des paranoïaques qui se méfient de l'agressivité ou de la malveillance d'autrui : ils ne pensent pas du mal des autres, mais plutôt d'eux-mêmes.

 

Par ailleurs, les personnes sociophobes savent bien qu'ils ne devraient pas réagir de la sorte, que leurs peurs sont excessives, mais, comme toujours dans les phobies, elles ne se maîtrisent pas !

Les racines de la phobie sociale

Le début des troubles remonte souvent à l'enfance ou à l'adolescence. Une fois apparue, la phobie sociale peut durer des années, voire toute la vie. Les sociophobes ont souvent un profil de personnalité particulier : ils manquent de confiance en eux, et surtout d'estime de soi, et ce, depuis très longtemps.

 

Dès l'enfance, ils ont été inhibés (dans leur comportement et leurs interactions avec autrui). Le comportement évitant commence souvent très jeune par de la timidité, un isolement et une peur des étrangers et des situations nouvelles. Cette timidité s’exacerbe au cours de l’adolescence et au début de l’âge adulte, à un moment où les relations sociales avec de nouvelles personnes deviennent particulièrement importantes. 

 

Leur attitude craintive peut susciter la dérision et la moquerie, ce qui finit par renforcer les doutes qu’ils ont sur eux-mêmes. Ils deviennent souvent des souffre-douleur puisqu’à force d’effacement ils finissent toujours par attirer l’attention d’un inévitable boute-en-train pour lequel ils constituent des proies faciles.

 

Certains ont eu des parents eux-mêmes timides et introvertis, et ont donc grandi sans "modèles" de socialisation suffisants. D'autres ont souffert d'attitudes dévalorisantes d'un ou des deux parents, avec, par exemple, des critiques et des moqueries permanentes de la part d'un père autoritaire, ayant choisi un de ses enfants comme bouc émissaire ou ayant un niveau d'exigence de réussite démesuré.

Le sociophobe développe une personnalité évitante...

La personnalité évitante développée par le sociophobe réprime en général les émotions fortes et limitent leur registre émotionnel ; leur tolérance à la frustration est faible. Elles fuient le plaisir comme la douleur, cette dernière survenant souvent parce que le premier a cessé.  

 

Une personne évitante peut rapidement s’isoler, et ne dispose généralement pas d’un réseau social étendu qui pourrait la soutenir et l’aider à traverser les crises. Désirant être aimée et acceptée, elle peut fantasmer sur des relations idéales. Elle se laisse souvent emporter par son imagination, et est facilement distraite. Si elle se sous-estime, elle surestime les autres qu’elle perçoit comme des êtres « plus intelligents », « capables », devenant rapidement inaccessibles.

 

Aucune cause biologique ou génétique n’a été identifiée. Sur le plan psychologique, deux facteurs intervenant au cours de l’enfance contribueraient à l’apparition d’une personnalité évitante : des critiques et des reproches injustifiés de la part de l’entourage, ce qui écorne l’estime de soi du sujet. Le second facteur serait la répétition de situations où l’enfant se serait senti rejeté, notamment chez lui ou à l’école.

 

Il en reste souvent à l'âge adulte une vision dichotomique de soi et des autres : soit on est parfait et génial (les autres), soit on est nul en tout (soi). Un mode de pensée et une lecture déformée de la réalité se mettent en place, renforcés par les évitements sociaux et les expériences négatives permanentes.

Comment se libérer de la phobie sociale ?

Le prérequis pour libérer de la phobie sociale est que la personne qui en souffre se l'approprie complètement. Elle en prend toute la responsabilité pour l'écouter, l'accueillir et par la suite libérer les causes profondes après les avoir identifiées en compagnie d'un professionnel.

 

Toutes les personnes qui nous ont consultées avec une phobie sociale sont venues avec l'intention de s'en libérer. Leur zone de confort est devenue tellement réduite que tout ce qui importait pour elles était de Changer !

 

Elles ont pris conscience, avant et/ou pendant les séances Coaching émotionnel de travail profond sur SOI, que la phobie sociale est juste là pour leur dire quelque chose. Et dès qu'il y a eu cette prise de conscience, le reste suivait son chemin de libération et par la suite du Changement...simplement !

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